1871: Arrivé en Nouvelle-Calédonie par le Néreïde avec sa mère et ses 4 frères pour rejoindre leur père, transporté.28

Il grandit sur la concession et sera le dernier à la quitter dans les années 1890.
Il a déjà 35 ans lorsqu’il se marie à BOURAIL, en 1898 avec Marie DULUC. Entre 1899 et 1911, le
couple donnera naissance à 7 enfants -dont 2 décédés en bas âge - qui naîtront tous à
BOURAIL.
Dès leur mariage en 1898, ils se lancent dans l’achat de diverses propriétés à BOURAIL, qu’ils
mettent en valeur.
Le 25 Janvier 1910 toute la famille s’installe à TENE face à l’hippodrome actuel, sur 3 lots de
terrain comprenant une vaste habitation. C’est dans cette maison qu’ils installeront un
commerce qui deviendra l’un des plus fréquentés de BOURAIL.
Pendant 20 ans – entre 1899 et 1918 – le couple n’aura de cesse de faire fructifier leurs biens
au travers d’achats de propriétés, de terrains nus, de terres agricoles’ immeubles et de
constructions… 14 propriétés sont ainsi recensées en 1918.
Dans les années 1920, alors que les premières filles sont mariées à NOUMEA et en AUSTRALIE,
le couple Alphonse et Marie décide de tout quitter à BOURAIL et de s’installer à NOUMEA.
Entre 1924 et 1926, tous les biens de Bourail sont vendus, et le couple entame une nouvelle vie
à NOUMEA.
Ils seront les derniers descendants de Raphaël et Louise Clarisse à couper les liens avec
BOURAIL leur village d’adoption certes, mais également, comme pour beaucoup d’enfants de
transportés, le lien indélébile avec le bagne...
La famille BOISSERY s’installe alors à NOUMEA, au centre-ville, sur la Place des Cocotiers
actuelle. Le couple de commerçants y installe une pâtisserie et ils ne tarderont pas à se tailler
une excellente réputation. Pendant des années ils tiendront cette enseigne avant que la fatigue
et la maladie ne rattrape Alphonse. Ils ferment boutique et s’installent alors à la 1ère Vallée du
Tir, quartier dans lequel ils seront les premiers BOISSERY d’une longue série à s’installer.
Marie, orpheline de père dès son plus jeune âge, a reçu une éducation stricte dans
l’enseignement privée de l’époque. Elle semble en avoir été marquée et est restée toute sa vie
une femme très pieuse. Lorsque le couple quitte le centre-ville pour la Vallée du Tir, sous son
impulsion, le terrain sur lequel ils s’étaient installés est cédé gracieusement à l’archevêché de
Nouméa. C’est là qu’entre 1952 et 1955 sera édifiée l’Ecole des soeurs de Saint Joseph de Cluny,
réservée aux filles. Aujourd’hui, cette école, l’une des plus anciennes de Nouvelle Calédonie est
devenue mixte et accueille toujours des élèves du primaire.
Vers 1949, Alphonse se rend en Australie où réside depuis plus de 20 ans Lucie BOISSERY l’une
de ses 3 filles, mariée à un australien William DELFENDAHL. L’âge (86 ans), et la maladie,
finiront par l’emporter et c’est là qu’il décède en 1949 avant que sa dépouille ne soit ensuite
rapatriée sur Nouméa.
Alphonse, fils de Raphaël le «bagnard», qui avait connu une enfance misérable, et dont la mère
est décédée sur une concession inculte, aura réussi, à force de travail, à s’intégrer parmi les
notables de BOURAIL puis de NOUMEA.4