Misc. Notes
-
8 Apr 1868:
lettre du Maire de Boursault au Sous-Préfet d’Epernay demandant qu’elle puisse rejoindre son mari condamné aux travaux forcés, sur le point d’être transporté en Nouvelle-Calédonie
«Boursault le 8 Avril 1868,
Monsieur le Sous-Préfet,
Le nommé Boissery (Joseph Adolphe) âgé de 36 ans, jardinier à Boursault a été condamné au mois de Novembre dernier à 15 ans de travaux forcés par la cour d’assise de la Marne. Il se trouve maintenant au bagne de Toulon où il écrit à sa femme que dans un mois il sera transporté dans la Nouvelle-Calédonie pour y subir sa peine. Il engage sa femme à se joindre à lui avec ses enfants, lui faisant espérer, qu’avec lui, elle aura plus de facilité de vivre et d’élever sa famille qu’en restant à Boursault. Il lui dit de s’adresser pour cela à Monsieur le Ministre de la Marine qui lui délivrera l’autorisation et les secours dont elle a besoin. Cette femme est bien résolue de se rendre au désir de son mari, et je crois qu’elle a raison.
Elle est mère de cinq garçons dont l’aîné a 11 ans 1/2 et le plus jeune 1 mois. Elle n’a aucune ressource, ni aucun appui à espérer aussi bien dans sa famille que dans celle de son mari. Elle ne vit que d’aumônes: ses deux aînés vont mendier, elle tremble sur l’avenir de ses enfants, prévoyant qu’abandonnés à eux mêmes ils seraient facilement entraînés au mal. Elle me prie donc de vous adresser cette lettre afin que vous ayez la bonté de lui indiquer la forme de demande et la marche qu’elle doit suivre pour obtenir du Gouvernement l’autorisation de partir avec son mari et ses enfants ou d’aller le rejoindre au lieu de sa destination.
Je vous prie, Monsieur le Sous-Préfet, de bien vouloir me donner les renseignements nécéssaires et recevoir l’assurance de mon profond respect.
Le maire Lépigouché»
28-
9 Apr 1868:
transmission de la lettre par le Sous-préfet d’Epernay au Préfet de la Marne« Le Sous- Préfet a l’honneur de communiquer à Monsieur le Préfet la lettre ci-jointe en priant ce Magistrat de vouloir bien le mettre à même de donner à Mr. Le Mairede Boursault les renseignements qu’il demande.
Epernay, le 9 Avril 1868 »
28-
18 May 1868: réponse négative du Ministre de l’Intérieur au Préfet de la Marne
28-
2 May 1870:
Lettre du maire de Boursault au Sous-Préfet« Boursault le 2 Mai 1870,
Monsieur le Sous-Préfet,
J’ai l’honneur de vous exposer qu’il y a deux ans la nommée Louise Clarisse Mélina
Jullien domiciliée à Boursault, mère de cinq enfants, épouse du nommé
Boissery déporté à la Nouvele-Calédonie, île Nou, sous le n°2006, a sollicité de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur, la faveur de rejoindre son mari avec ses enfants.
Par sa lettre du 18 Mai 1868, Son Excellence informait Monsieur le Préfet de la Marne que cette faveur ne pourrait être accordé que lorsque le dit Boissery aurait subi un certain temps d’épreuve au Pénitencier où il n’était pas encore parvenu à cette époque; que la demande dont il s’agissait allait être envoyée au Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, qui ferait connaître ultérieurement l’époque à laquelle la famille Boissery pourrait être dirigée sur cette colonie.
La femme Boissery a reçu dernièrement de son mari une lettre par laquelle ce condamné désire ardemment que sa famille puisse aller le rejoindre; il assure que le Directeur du Pénitencier a dû donner les meilleurs renseignements sur son compte. Dans ces cisconstances, la femme Boissery qui se trouve à Boursault dans la plus grande misère avec sa nombreuse famille me prie de solliciter votre intervention auprès de son Excelence afin d’être autorisée le plus tôt possible à aller rejoindre son mari. Si les renseignements recueillis par le ministère sont favorables au dit Boissery, je crois, Monsieur le Sous-Préfet, qu’il y aurait urgence à hâter le départ de cette malheureuse famille, qui n’a d’espoir qu’en son chef et dans les secours du Gouvernement pour accomplir son voyage.
Veuillez agréer, Monsieur le Sous-Préfet,
l’assurance de mon respectueux dévouement,
Le Maire Lépigouché»
28-
4 May 1870: Lettre transmise par le Sous-Préfet d’Epernay au Préfet de la Marne
28-
13 May 1870: Lettre transmise par le Ministre de l’Intérieur au Ministre de la Marine
28-
29 Aug 1870:
Réponse de l’Administration de Pénitencière au Ministre de la Marine et des Colonies« Nouméa le 29 Août 1870,
Monsieur le Ministre,
Par dépêche du 13 Mai 1868, votre Excellence m’informe que la famille du transporté Boisserie Raphaël dit Joseph dit Jules) n ° 2006. demande à le rejoindre à la Nouvelle-Calédonie.
Ce transporté n’est arrivé dans la Colonie qu’au mois de Mai 1869, mais sa conduite n’a rien laissé à désirer jusqu’à ce jour. C’est un excellent travailleur, d’une constitution robuste.
Sa famille se compose de 5 garçons dont l’aîné a 15 ans et le plus jeune 3 ans.
En conséquence, j’ai l’honneur de bien vouloir prier Votre Excellence de vouloir bien accorder le passage à la famille Boisserie qui habite Boursault, canton de Dormans, arrondissement d’Epernay (Marne).
Le transporté Boisserie annonce que sa femme possède 4 à 5000 francs, et un terrain.
Je suis avec le plus profond respect
Monsieur le Ministre
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Le Gouverneur de la Nouvelle Calédonie et Dépendances
28-
26 Jun 1871:
Réponse du Ministre de la Marine et des colonies au Maire de Boursault« Paris, le 26 Juin 1871
Monsieur le Maire,
à la date du 2 Mai 1870, vous m’avez adressé une demande fournie par la femme Boisserie en vue d’obtenir l’autorisation d’aller avec ses cinq enfants, rejoindre son mari transporté à la Nouvelle-Calédonie.
J’ai l’honneur de vous informer que cette famille pourra être embarqué sur le premier bâtiment de l’Etat qui partira de France à destination de Nouméa. Vous serez informé ultérieurement de la date du départ.
28-
28 Jul 1871: partie par la Néreïde avec ses 5 enfants
28-
9 Nov 1875:
Trésorerie Générale de la Marne 200 Frs à Madame Boissery et ses 5 enfants au titre du secours de l’assistance publique« Extrait de l’arrêt rendu par la cours des comptes, le 9 Novembre 1875 sur le compte de gestion 1871, 2ème partie de M. Follet, trésorier général de la Marne.
Ministère de l’Intérieur
Budget des Ressource sSpéciales
Dépenses départementales
sous chapitre 8 Assistance publique
La preuve du remboursement à la caisse du département de la somme de 200 F payé pour le mandat 2960 à Madame Boissery et à ses cinq enfants à titre de secours pour se rendre dans la Nouvelle-Calédonie sur un ordre du Ministre de la Marine mentionnait que le remboursement en sera fait ultérieurement.
Pour extrait
Le Trésorier Payeur Général »
28-
18 May 1877:
Lettre du Ministre de la Marine et des COlonies au Préfet de la Marne« Paris le 18 mai 1877,
Monsieur le Préfet,
Par lettre du 12 Avril n°1086 je vous ai prié de me faire parvenir les pièces justifiant le paiement en 1871 à la femme Boisserie d’un secours de 200 F. En réponse à cette communication, vous m’avez fait parvenir l’extrait de l’injonction de la cours des comptes demandat la preuve que le Département de la Marine avait remboursé la somme dont il s’agit à la caisse du dpartement de la Marne.
cette pièce ne me parait pas suffisante. Je vous serai obligé de m’adresser soit l’acquit que la femme Boisserie a dû donner lors de la remise du secours, soit à défaut copie du mandat n°2960 émis sur la caisse du trésorier payeur Généraé de la Marne ou toute autre pièce constatant que la dépense a été faite.
D’un autre côté je ne m’explique pas comment il a été payé 200 F à la femme Boisserie, qui n’avait droit qu’à un secours à 175 F (50 frances pour elle et 25 F pour chacun de ses enfants)
Je vous serai reconnaissant de me fournir des explications à ce sujet. »
28- 25 Jun 1877: Rapport au ministre de la Marine et des Colonies
« Sur la demande du département de la Marine, le Préfet de la Marne a fait délivrer en 1871 à la femme Boisserie, autorisée à aller rejoindre son mari à la Nouvelle-Calédonie, une somme de 200 F remboursable sur les fonds du budget pénitenciaire. Ce paiement est justifié par le duplicata du mandat émis par le préfet de la Marne, et cette avance n’ayant pas été réclamée par l’admnistration départementale n’a pas été remboursée par le déaprtement de la Marine.
La cours des comptes en vérifiant les dépenses du départmeent de la Marne a demandé la justification du remboursement.
Pour satisfaire à cette injonction, j’ai l’honneur de prier le Ministre de vouloir ien décider que cette somme de 200 F sera comprise dnas le reste à payer au titre de l’exercice périmé, au compte du service pénitenciaire (transportatopm).
Le directeur des Colonies. »
28-
8 Jan 1882:
Lettre de Clarisse Boissery au président de la république, demandant le retour en France avec 4 enfants (1 enfant a déjà quitté la colonie [NDLR: Joseph Eugène Anatole est parti en Australie]
« A Monsieur le Président de la République Française,
à Paris,
Monsieur le Président,
Daignez, je vous prie, me permettre de vous exposer
que je suis venue en 1871, à la Nouvelle-Calédonie, avec cinq enfants, tous garçons en bas âge, rejoindre mon mari, Raphaël Boisserie, condamné aux travaux forcés par la cour de Reims en 1867.
Que ce dernier a été mis en concession provisoire en 1872.
Qu’il a été libéré en 1877; reconnu titulaire de sa concession, à titre gratuit et définitif en 1879 et qu’il est décédé à Bourail le 6 avril 1881.
Que le motif qui nous a fait quitté notre famille et notre pays n’existant plus, par suite du décès de mon mari, nous désirons rentrer en France.
Que mes enfants, qui sont aujourd’hui des hommes, aiment le travail, et qu’ils n’espèrent point parvenir à se créer un avenir dans la colonie.
Je viens, pour les raisons sus-énoncées, vous supplier, Monsieur le Président de vouloir bien me rapatrier ainsi que quatre de mes enfants, le cinquième ayant déjà quitté la Colonie; aux frais de l’Etat, vu mon indigence. et les produits de ma concession qui ne contient que 3 hectares environ de terrain cultivable étant tout à fait insuffisants pour me fournir les ressources nécéssaires.
Dans l’espoir que vous daignerez m’accorder la haute faveur que je sollicite de votre bienveillance pour faire le bonheur de mes enfants,
je suis avec le plus profond respect,
Monsieur le Président,
votre très humble et très dévouée servante.
Clarisse Julien Veuve Boisserie
Bourail le 8 Janvier 1882 »
28-
15 Mar 1882:
lettre de l’admnistration pénitenciaire au Ministre de la Marine« Nouméa le 15 Mars 1882
A Monsieur le Ministre de la Marine et des colonies,
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint une demande adressée à Mr Le Président de la Répulique par la femme Clarisse Julien, veuve du libéré Boisserie, en vue d’obtenir son rapatriement et celui de ses 4 enfants dont laîné a 26 ans et le plus jeune 14 ans.
Cette femme expose dans sa demande que son mari a été condamné aux travaux forcés par la cour d’assisses de Reims en 1867, qu’il a été mis en concession provisoire en 1872, libéré en 1877, déclaré propriétaire définitif en 1879 et qu’il est mort le 6 avril 1881.
Arrivée dans la colonie en 1871 avec ses cinq enfants, l’un est déjà rentré en France, la veuve Boisserie ne trouve pas sur sa petite propriété, qui ne comporte que 3 hectares, des ressources suffisantes pour elle et pour les siens, mais elle ne désire pas les accroître en s’agrandissant, son but unique est d’être rapatrié aux frais de l’Etat.
Je suis avec un profond respect,
Monsieur le Ministre,
votre très obéissant serviteur,
Le contre-amiral Gouverneur,
A. Courbet »
28-
19 May 1882 - réponse du Ministre de la Marine
28- 26 Mar 1887: décès à Bourail
le libéré Joseph François travaille ensuite sur la concession
25 Sep 1894: Les héritiers BOISSERY vendent la concession au prix de 1000 F au libéré CROMFALT.
4