macon

Né à Cadillac le 26 février 1798, y décédé ab intestat, en son domcile de Lalesque, le 28 janvier 1850.

Notaire à Cadillac de 1828 à 1842, puis juge de paix du canton de Cadillac, il vend son Etude à maître Céleste Ambroise Mutel le 31 mai 1842 (3E41428).

Sixième enfant d’une fratrie qui en compte huit, Fleurus effectue ses études à Bordeaux où il est reçu bachelier-ès-lettres le 14 août 1815 ; il est alors âgé de dix-sept ans.
Le 20 septembre 1817, il devient clerc chez son père, notaire à Cadillac.
A-t-il étudié le droit en faculté durant les deux années qui s’écoulent entre l’obtention de son diplôme de bachelier et son entrée chez son père ? Ou bien s’est-il formé sur le tas ? Son dossier de nomination aux charges notariales, en 1828, ne mentionne aucun diplôme juridique.
Clerc chez son père du 20 septembre 1817 jusqu’au 15 février 1820, premier clerc chez Me Laspeyrere, notaire à Bordeaux, du 15 février 1820 au 25 juin 1821, Fleurus revient ensuite chez son père à Cadillac, comme premier clerc de l’Étude, jusqu’au mois d’août 1828 où il prend sa succession. (d’après Estelle Dezarnaulds, La fortune d’une famille de notaires aquitains au milieu du XIXème siècle. Mémoire de licence d’histoire, Université Charles de Gaulle, Lille III.).

Il épouse le 26 novembre 1822 à Cadillac (contrat de mariage chez Ducau, le 16 novembre 1822, notaire de Rions, 3E 45542) Françoise-Désirée BONENFANT, née le 04 août 1799 à Cadillac, décédée intestat dans cette ville le 13 novembre 1873, fille de Pierre, marchand drapier, originaire de Coltines dans le Cantal, et Françoise Groleau.

L’apport de Françoise Bonenfant est substantiel. Le 28 septembre 1822, elle acquiert la moitié du domaine de Lalesque pour un montant de 7 000 francs qu’elle règle comptant ( 3E 45542, acte 143, Ducau ). Les co-acquéreurs pour l’autre moitié du domaine, sont Jean-Louis Dezarnaulds et Marie Dubos, ses futurs beaux-parents.
Le domaine est acquis de Charles Polly, négociant, et Dorothée Millien Millitch son épouse.
Le 16 novembre 1822, jour même de son contrat se mariage, elle recueille par acte passé devant Jean-Louis Dezarnaulds, notaire royal à Cadillac, sa part d’héritage de la succession de ses feus parents, qui consiste en valeurs mobilières pour un montant de 16 417 francs.( acte mentionné, sans sa cote, dans l’inventaire après décès de Fleurus).

Fleurus poursuit les responsabilités communales de son père ; il est élu maire-président de Cadillac le 06 juillet 1837, sous la monarchie de Juillet. On le voit ensuite conseiller municipal en 1839, en 1840, en 1843, 1846 et 1848.


Le 29 mai 1845, trois ans après la cession de son Étude à maître Mutel, Fleurus, par ordonnance royale du 29 mai 1845, est nommé juge de paix du canton de Cadillac, en remplacement de Bordes, admis à faire valoir ses droits à la retraite.( A.D.Gironde, dossiers du personnel de la justice, 8U8).
Fleurus ne reste en poste qu’un peu plus de quatre ans, car, le dossier comporte une lettre, datée 10 juillet 1849, adressée par le Parquet de Bordeaux au Procureur général.
Dans celle-ci il est d’abord fait état de la bonne réputation qu’avait Dezarnaulds, de ses opinions qui paraissaient sages et modérées, mais « depuis février 1848, il s’est exalté, il a répudié les hommes d’ordre, (…), il n’a plus cessé de donner, soit ouvertement, soit en secret, son concours ou ses sympathies aux habitants de son canton que le parti rouge compte dans ses rangs ».
. Puis le narrateur rapporte des faits qui lui sont parvenus, ayant eu lieu vers avril 1849.
L’administration avait décidé de libérer quelques internés de l’hospice d’aliénés de Cadillac. La population de la ville s’en émeut aussitôt et le maire, Pierre Delcros, ami politique de Fleurus, convoque à la hâte une réunion du conseil municipal. Fleurus y siège et, lorsque vient son tour d’intervenir, s’enflamme en demandant la constitution d’une troupe armée, qui doit se diriger vers l’hospice, en forcer la porte si le directeur leur refuse l’entrée et réintégrer de force les libérés.
Cette intervention étant parvenue aux oreilles du Procureur général, celui-ci convoque Fleurus, qui lui confirme les propos en précisant qu’il s’agissait seulement d’une plaisanterie.
Et dans sa lettre, le procureur de conclure qu’un homme qui a une telle charge ne doit pas tenir de tels propos, qui d’ailleurs n’ont pas été perçus du tout comme une plaisanterie, et il demande sa révocation.

Les faits ci-dessus évoqués rappellent à l’évidence les condamnations infligées à son neveu, Télémaque Dezarnaulds. La position politique de Télémaque, que le Procureur ne pouvait ignorer, a sans doute nui à Fleurus.

Fleurus meurt le 28 janvier 1850, quelques mois après sa révocation.202