Etudes chez les frères à Nouméa et au collège La Pérouse. Le type même du self made man. Après son service militaire, il devient gérant du « Cercle civil » de Nouméa. Le cercle gite tout en haut de la Place des Cocotiers, au dessus de l’école des soeurs, en bordure de la rue de Sébastopol et dresse son rez-de-chaussée surmonté de cinq ou six marches, avec une galerie persiennée et un premier étage lui-aussi discrètement ombragé qu’orne une frise découpée en fer blanc. Le Cercle est le rendez-vous de la Bourgeoisie Nouméenne qui vient y lire les gazettes, prendre de l’absinthe du soir, et risquer quelques louis au baccarat, au chemin de fer ou à la roulette. Parmi le tout venant, quelques gros joueurs. On conservera le nom des Morault, des Voix, des Peloux, des Bonneau, des Montlézun. Une odeur de cadavre règnera un jour sur la maison, à la suite de je ne sais trop quelle partie qui devint l’occasion d’un suicide. On parle même de toupies truquées, de roulettes dont les boules avaient la fâcheuse habitude de connaître certains numéros préférentiels. Le cercle civil au temps de la présence américaine, connaitre des jours heureux et deviendra une institution très fréquentée - officiers only - naturellement. On y recevait beaucoup de dollars. Les membres des U.S Forces, de retour des Salomon ou à la veille d’y partir, n’avaient guère le soucis des économies et le fournisseur calédonien du Cercle avait bien du mal à lui fournir chaque jour un nombre suffisant de douzaines de bouteilles de rhum. A certains soirs, à la fermeture, on était si débordé qu’on « pesait » la recette. Le président Lafleur, M. Laroque reçoivent leurs amis Les Patch, les Halsey, les Nimitz, les Newton… Charles Monin, restera au Cercle une dizaine d’années.Mme Monin, de son côté, possède rue de Verdun le Febvrier Despointes, un petit hôtel très achalandé par les broussards qui descenddent en ville. C’est alors qu’il achète le « Biarritz » à M. Travers qui tient une pharmacie. Il lance cette maison qui est bien connue a début es années 30 du siècle.C’est le boom: le chrome, le fer, le nickel se vendent bien. Sera dnas cet établissement du bord de mer un des pionniers du tourisme nautique: plongée, ski nautique. S’intéresse également à la chasse aux cerfs dnas la région de Poya et fait le commerce de cerf salé avec les Hébrides. Quitte le « Biarritz » après le départ des américains. Se lance dnas l’hôtellerie en 1934. Construit en 1954 et dirige d’abord le « Lantana ». Il prend en 1971, le Nouvata, un hôtel qu’abandonne la S.H. R.P. u’il remet à flot. Un hôtel de cette catégorie demande - réception, cuisine, service, bar, buanderie, femmes de chambre - 30 personnes compétentes qu’il est assez difficile de recruter localement. « J’aurais eu 10 ans de moins, me dit M. Monin, j’aurais repris le « Château-Royal » en déconfiture. Il emploie deux fois trop de personnel. Avec 100 personnes, je le ferais tourner. Mais il y a là, l’intransigeance des syndicats qui ne se rendent pas compte qu’ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis. » Grand voyageur, M. Charles Monin a beaucoup circulé dnas le monde et il connait bien le Pacifique, de Sydney, au Japon, de San Fransico à Hong-Kong. Il est très fier d’avoir recçu Raymond Oliver, un des grands noms de la cuisine française.27

Mémoire des dancings Nouméens238